Une quarantaine de personnes se sont réunies jeudi 29 juin à Cesset en réponse à l’invitation de l’association Cesset Nature et Patrimoine (CNP) pour évoquer les projets éoliens de Bransat.  

Une vieille histoire

La nouvelle présidente de l’association, Anne de Bony, a d’abord rappelé les dates marquantes à commencer par la décision de la Cour administrative d’appel de Lyon d’avril 2023 concernant le premier projet de Bransat, initié en 2016. À la surprise de tous, la cour a confirmé le refus de la préfecture émis en mai 2021. Il convient de souligner que cette cour est connue pour être très favorable aux projets d’énergies renouvelables, même ceux ayant le plus d’impact sur l’environnement. Ce refus a été motivé par des raisons liées à la préservation de la biodiversité. La Cour a estimé que les mesures de réduction envisagées, en particulier pour la protection des espèces d’oiseaux, notamment le milan royal, n’étaient pas entièrement garanties. Pour l’instant le porteur de projet, Abo Wind, n’a pas déposé de recours devant le Conseil d’état mais a encore quelques jours pour pouvoir le faire. Pour rappel, ce premier projet consistait en six éoliennes de 241 mètres de hauteur situées sur les communes de Bransat et Laféline. 

Un deuxième projet à Bransat

Anne de Bony a ensuite évoqué le deuxième projet de Bransat lancé en mai 2022 toujours par Abo Wind avant même que le premier ait été jugé. Ce projet, comprenant quatre éoliennes, est situé au même endroit que le premier projet, les deux éoliennes de Laféline en moins. Les quatre éoliennes restantes sont toujours implantées dans une zone présentant des enjeux écologiques forts. La réduction de leur hauteur à 200 mètres ne modifiera que très peu leur impact visuel selon le porteur de projet lui-même. Une nouvelle phase commence maintenant, puisque le dossier d’autorisation environnementale a été déposé en préfecture. La question qui se pose désormais concerne la qualité des études d’impact réalisées pour ce nouveau projet. L’association n’a pas encore eu accès à l’intégralité du dossier pour pouvoir en juger. Anne de Bony a invité le public à rester mobilisé en vue de la prochaine enquête publique, prévue début 2024 selon Abo Wind. 

De nombreux impacts pour les riverains

Le sujet de l’énergie et de la transition énergétique a ensuite été abordé par Jean-Michel Desmon, membre de l’association CNP et président du Collectif Allier Citoyens. Partant du constat que l’électricité ne représente que 25 % de notre consommation d’énergie, il estime que la transition énergétique en France a négligé les 65 % d’énergie fossile qui sont responsables des gaz à effet de serre, alors que l’électricité est déjà décarbonée en France. Sur le plan départemental, il considère que l’énergie éolienne est une solution inadaptée. Jean-Michel Desmon explique : « L’Allier fait partie des départements les moins ventés de France. Pourquoi persister dans cette voie alors qu’il existe d’autres alternatives moins nuisibles ? Par ailleurs l’habitat est très dispersé. Quel que soit le lieu d’implantation d’un projet on n’est jamais très loin d’habitations et donc les nuisances pour les riverains sont trop importantes. » Le sujet des nuisances causées par les éoliennes a été largement discuté et a suscité des réactions de la part du public : le déni de démocratie locale, les nuisances acoustiques, la dévalorisation des biens immobiliers, l’impact sur la biodiversité et l’attrait du territoire, pour n’en citer que quelques-unes. Dans toutes les communes où des projets sont à l’étude, l’ambiance dans les villages en est profondément affectée. Jean-Michel Desmon conclut : « Entre ceux qui réalisent que leur maison ne vaut plus rien, ceux qui craignent pour la santé de leurs animaux et la poignée de propriétaires qui louent leurs terres pour l’installation des éoliennes, pendant que leurs voisins n’ont que les nuisances. On aboutit invariablement à la même situation : la zizanie dans les villages. » 

Projet éolien de Bransat : un projet peut en cacher un autre

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