Selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), l’Allier compte parmi les départements français les moins ventés.
La faiblesse du vent dans l’Allier pousse les porteurs de projet à proposer des aérogénérateurs toujours plus puissants de l’ordre de 5MW et une hauteur comprise entre 200 et 240m (projets de Bransat, Treban, Deux-Chaises, Blomard, Le Bouchaud…).
L’augmentation de puissance électrique des machines s’accompagne généralement de celle de leur puissance acoustique et d’un abaissement de leur spectre sonore lié à la moindre vitesse de rotation. Cet abaissement est décrit comme plus impactant pour les riverains par de nombreuses études.
L’Académie de Médecine a préconisé de porter la distance entre une habitation et un parc éolien de 500 m aujourd’hui à 1500m, cela pour des raisons de santé liées aux nuisances étudiées (infrasons, effet stroboscopique, …). Le gouvernement n’a, à ce stade, pas retenu ces préconisations. La plupart de nos voisins ont déjà porté cette distance minimum d’implantation à 1 000m des habitations les plus proches.
Préconisation OMS | 1 500m |
L’Académie de médecine | 1 500m |
Pologne | 10 fois la hauteur du mât |
Bavière | 10 fois la hauteur du mât |
Reste de l’Allemagne | 1 000m |
Finlande | 2 000m |
Ontario | 550m pour les petites turbines, 1 500m pour les plus grosses |
Danemark | 4 fois la hauteur de l’éolienne |
L’électricité ne se stockant pas en masse, le principal défaut de la production éolienne est son intermittence, comme le photovoltaïque. La production est variable et imprévisible. En France les éoliennes fonctionnent 25 % du temps à leur puissance nominale. Le reste du temps il faut produire avec des centrales pilotables comme des centrales au gaz.
Exemple de production d’électricité par filière du 3 au 15 janvier 2022 (données RTE):
Pour les 75% du temps restant EDF est obligé d’avoir recours à des centrales électriques thermiques au gaz (comme la centrale de Bayet) ou au charbon. Mais celles-ci rejettent des milliers de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. L’éolien ne contribue pas à la baisse de nos émissions de CO2.
La production électrique Allemande émet 6 fois plus d’émissions de CO2 avec 30 000 éoliennes installées que la production électrique française avec 8 000 éoliennes sur son territoire.
Les fondations des éoliennes impliquent plus de 1 500 tonnes de ferraillage et de béton ; les terrassements nécessaires à ces fondations et aux voies d’accès pouvant avoir des conséquences néfastes sur les nappes phréatiques, les sources, la faune, la flore…
Les perturbations sur le biotope, la flore, la faune, les micro-organismes, sont avérées. Notre département, reconnu pour sa richesse faunistique et plus particulièrement ornithologique, ne peut pas accepter ces machines industrielles, destructrices pour de nombreuses espèces, et qui vont à l’encontre des mesures de préservation des espèces mises en place jusqu’alors.
La principale attractivité de l’Allier c’est son environnement, son cadre de vie préservé et ses paysages.
Depuis quelques années l’Allier fait des efforts considérables dans le domaine de la culture et du tourisme : Moulins communauté Pays d’art et d’histoire, Souvigny cité Sanctuaire de la Paix et Candidature UNESCO, Vichy patrimoine mondiale de l’UNESCO, Via Allier, candidature au label « Ramsar » pour le Val d’Allier, voie verte en vallée du Cher, Loire Itinérances… Accepter l’implantation de fermes éoliennes faisant fuir les touristes apparait incompatible avec les efforts financiers consentis pour mener à bien ces projets.
Nous possédons l’un des plus beaux patrimoines bâtis de France, se classant deuxième par le nombre d’édifices remarquables. Les hébergeurs touristiques des châteaux de la Loire, dans une étude réalisée en 2017 auprès de plus de 1 200 touristes, ont montré que l’impact touristique pouvait atteint -50% jusqu’à 9 km des éoliennes.
L’argent public est – et a été – largement dépensé dans les infrastructures, la revitalisation et l’attractivité de nos villages pour maintenir un tissu social et économique. Or, les investisseurs, les propriétaires de résidences principales ou secondaires et les jeunes actifs risquent de déserter nos petites communes. Outre la discorde qui accompagne chaque projet éolien, c’est toute l’économie générée par les artisans, les petits commerces et le tourisme qui sera mise à mal.
Depuis bientôt dix ans, le droit éolien a été méthodiquement démantelé, au détriment de la préservation de l’environnement.
La première étape a consisté à obtenir la suppression des ZDE et du seuil minimal de cinq éoliennes en 2013.
En 2017, le gouvernement a permis aux parcs de moins de sept mâts de profiter de l’avantageux tarif préférentiel d’achat de l’électricité et de ne pas passer par des appels d’offres qui suscitent des prix inférieurs à ce tarif. Pour profiter au mieux de cette possibilité, il semble que certains n’aient pas hésité à découper leurs parcs en sous-ensembles inférieurs à sept éoliennes, mitant un peu plus le territoire.
En 2017 toujours, le gouvernement a dispensé les parcs éoliens de permis de construire, faisant de ces parcs les seules constructions de cette importance qui en sont dispensées.
Les associations ne peuvent plus bénéficier du recours gratuit auprès des tribunaux administratifs depuis 2018. Les dossiers éoliens sont désormais jugés en premier et dernier ressort par les cours administratives d’appel. La règle fondamentale du double degré de juridiction est ici bafouée. Les opposants des éoliennes ne peuvent plus faire appel d’un jugement défavorable.
Un projet éolien est un projet industriel privé qui se déroule essentiellement entre un promoteur et l’administration.
Le porteur du projet présente aux élus un projet écologiquement emblématique ainsi que des retombées financières non négligeables pour la commune. Les nuisances pour les riverains, la biodiversité, la perte d’attractivité du territoire et la non-maitrise du projet par les élus sont complétement occultées.
Les riverains qui verront leur cadre de vie transformé et qui subiront les nuisances, ne sont jamais informés. Ils découvrent les projets tardivement par hasard. Il est souvent trop tard, les promesses de bail ont été signées et les conseils municipaux ont donné leur accord.
Face à l’inquiétude que suscite l’installation d’une usine éolienne pour les riverains, le Collectif Allier Citoyens demande aux maires sollicités pour l’implantation d’un projet éolien :
- Que soient consultés les habitants avant toute décision du conseil municipal,
- De prendre leurs responsabilités d’élus en défendant le bien commun de la commune et non des intérêts privés
Il n’est pas acceptable que les habitants de la commune ne soient ni informés des affaires de celle-ci, ni consultés sur des décisions qui les concernent (articles LO1112-1 & suivants du Code général des collectivités territoriales).
Toutes les études s’accordent pour constater le grand nombre de plaintes des « victimes sanitaires » des éoliennes et la réalité de leurs symptômes. Les troubles décrits sont les mêmes dans le monde entier : nausées vertiges angoisse, acouphènes, perte de concentration…
L’Académie nationale de médecine reconnait, dans son dernier rapport, une atteinte à la qualité du sommeil dans un rayon de 1500 mètres des éoliennes.
D’autre part, la littérature scientifique sur le sujet s’accorde pour considérer qu’à puissance égale, le bruit éolien se situe parmi les plus dérangeants (voir rapport de l’AFSSET 2008) en raison notamment de l’importance des composantes de basse fréquence du bruit éolien mais aussi en raison de son caractère impulsionnel, sa grande variabilité et la circonstance aggravante qu’il se produit la plupart du temps dans un environnement silencieux.
Ainsi les habitants de Quinssaines dans l’Allier, d’Echauffour dans l’Orne et bien d’autres encore subissent ces nuisances sonores qui les exposent à une souffrance excessive et constante. Le bruit des machines étant inopiné et discontinu, il est impossible de s’y habituer.
La perte de la valeur immobilière est généralement estimée entre 20 et 30 % dans un rayon de plusieurs kilomètres autour d’un parc.
Des jurisprudences reconnaissent des pertes de valeur pouvant monter jusqu’à 30 à 40 %.
Certaines habitations deviennent même invendables, et dès lors ne sont pas comprises dans les statistiques, faute de référence.
Ce point a longtemps été contesté par les promoteurs éoliens alors que de très nombreuses études l’atteste. Mais en décembre 2020 le Tribunal Administratif de Nantes a reconnu l’impact de l’éolien sur la valorisation des biens immobiliers en octroyant à un couple de riverains d’un parc éolien une réduction de leur taxe foncière.
De nombreux propriétaires prennent conscience de la menace que représente l’implantation de parcs à proximité de chez eux quand ils perçoivent l’impact potentiel sur leur patrimoine.
La Cour des comptes dans son rapport « LE SOUTIEN AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES » daté de mars 2018 dénonce le montant pharaonique de 121 milliards d’euros de soutien public (via la CSPE) auquel s’est engagé l’Etat pour les contrats signés avant fin 2017 au bénéfice des producteurs d’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque. La cour dénonce un « mécanisme de soutien dont les conséquences financières ont été mal appréciées » ou « des charges importantes, durables et mal évaluées ».
La Commission de Régulation de l’Energie dans son projet de décision publié en janvier 2021 sur l’augmentation des taxes liées à la restructuration du réseau électrique imposée par la multiplication des parcs à raccorder au réseau a estimé à 102 milliards d’euros le montant des taxes prélevé via le TURPE pour les réseaux. Soit 33 milliards sur 15 ans pour RTE et 69 milliards pour Enedis.
Ces dépenses publiques massives, plus de 220 milliards d’euros, sont prélevées pour l’essentiel sur les consommateurs via la facture d’électricité sous la forme de la CSPE et du TURPE pour un résultat est climatologiquement parlant dérisoire. Le système électrique français, dont le socle est constitué du nucléaire et de l’hydro-électricité, est déjà décarboné à près de 95% et ne constitue pas une cible efficace pour l’action climatique.
Le démantèlement en fin de vie est largement sous-estimé (aujourd’hui, la provision pour le démantèlement d’une éolienne est fixée à une valeur entre 50 000 € et 75 000 €). Les propriétaires des terrains seront les responsables uniques, si les sociétés d’exploitation sont en cessation de paiement au moment du démantèlement comme c’est souvent le cas.